Araignée du matin…

5 juin 2011
estampe animale, encre de Chine Rotring et mine de plomb
60,3 x 42 cm

À l’heure de l’ère numérique, où l’appellation estampe numérique fait encore couler beaucoup de sang d’encre, je revendique le droit à l’estampe animale.
La matrice n’est pas ici conçue, mais pensée par l’homme et c’est l’animal, qui, par le malheureux hasard des rencontres, fait involontairement don de son corps à l’artiste.
L’encre de gravure ou de sérigraphie étant trop grasse, c’est l’encre de Chine Rotring ou l’encre Sennelier qui sont dans ce cas utilisées.
Pas de rouleau, pas d’essuyage, c’est l’animal qui trempe ses pattes et imprime son empreinte, au gré de ses envies, de ses craintes ou de ses peurs, devrait-on dire.
L’estampe animale s’apparente donc plus à la gravure en relief, doublée de la notion de monotype,
puisque jamais l’animal, suivant son instinct, n’acceptera de faire deux fois la même chose !
L’artiste, cruel, tel l’enfant qui arrache les pattes d’une mouche et la regarde s’envoler, est le guide – le führer, en allemand – de cette performance.

N.B. : Les punaises de punaises… de 1 à 5 ont eu, elles, la chance d’être nettoyées, rassurées et relaxées. Les araignées de araignée du matin… et de araignée du soir… ont, elles, été occises et intégrées à l’oeuvre.