à propos de
Targets (hommage à Jasper Johns) – avant performance
2015
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Cette pièce en triptyque est la rencontre improbable entre deux mondes : le monde de l’estampe et celui du jeu de fléchettes.
L’oeuvre imprimée est ici désacralisée car elle deviendra le terrain de jeu de la FFDARTS (Fédération Française du jeu de fléchettes). L’objet fléchette, quant à lui, deviendra l’outil du « graveur », sans être, néanmoins, utilisé comme une traditionnelle pointe sèche.
Au lieu d’être imprimé lentement – comme l’a été la lame de scie circulaire – sous la chaleur du feutre, et au rythme lent des tours de volant de la presse, l’estampage par le lancer de fléchettes sera, là, concentré en point, sec, rapide et violent, jusqu’à percer le papier pur coton, sacré. Les trois derniers lancers resteront figés, en souvenir de cet acte de désacralisation et feront partie intégrante de l’oeuvre.
Comme dans la pièce Silence… On tourne – réalisée avec la même matrice - accompagnée de son installation sonore jouant du décalage entre ce que l’oeil voit et ce que l’oreille entend, Target (hommage à Jasper Johns) se joue de la représentation.
La lame de scie circulaire est, par la force de son motif géométrique simple, identifiée à une cible. La rencontre de l’impression papier et de l’objet fléchette incite à imaginer un bruit de métal contre métal – et la résonance qui en découle – comme le son d’une cloche.
L’oeuvre est présentée à hauteur officielle d’une cible de jeu de fléchettes. Et un marquage au sol symbolise la distance, réglementaire elle aussi, du lancer.
Elle fait référence aux cibles de Jasper Johns, par sa forme, comme par son titre, mais aussi aux ready-made aidés de Marcel Duchamp (la matrice n’a ici subi aucune intervention de l’artiste et a été simplement encrée et imprimée).
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